Data Science, développement et algorithme génétique

3 novembre 2021

Suite à une mission avec une équipe de chercheurs de Sigma Clermont, destiné à aider à la prise de décision dans le domaine de l’usinage de portes d’avions, les membres de l’équipe Agaetis mobilisée sur ce projet ont accepté de répondre à quelques questions afin de mieux comprendre ce projet du point de vue interne.

Ils nous expliquent plus en détail ce qu’est un algorithme génétique, ses intérêts dans le domaine de l’optimisation des usinages et les objectifs fixés pour ce projet ! 

Le challenge de cette mission était de partir des éléments de thèse, fournissant, notamment, le code de calcul pour les transformer en une application fonctionnelle. Notre objectif n’était pas de réinventer la roue, mais de retranscrire la vision du client, fruit d’un temps long de recherche et de développement, en un outil de calcul performant, robuste, documenté et compréhensible.

Les algorithmes génétiques

Pour commencer, pouvez-vous nous dire ce qu’est un algorithme génétique ? 

Un algorithme génétique est un algorithme inspiré de la théorie de l’évolution de Darwin, qui peut être utilisé pour obtenir une solution approchée d’un problème d’optimisation sous contraintes.

Un des avantages de l’algorithme génétique, par rapport aux historiques  méthodes du simplexe et du simplexe révisé , est le temps de calcul inférieur pour avoir une solution approchée de la solution optimale. Une des limites de cet algorithme est que s’agissant d’une heuristique, nous ne sommes pas certain de l’optimalité de la solution proposée.

Pouvez-vous nous expliquer comment ces algorithmes fonctionnent et comment ils peuvent aider le monde industriel ?

Le principe général d’un algorithme génétique est de générer un certain nombre de fois, un certain nombre d’individus représentant chacun une solution du problème d’optimisation que l’on souhaite résoudre. Ils seront sélectionnés selon différents critères pour déterminer les individus les plus performants, qui transmettront ainsi leurs « gènes » à la génération suivante. 

Au bout d’un certain nombre de générations, on sélectionne l’individu le plus adapté de la dernière génération, ce qui donne la solution approchée au problème d’optimisation.

Pour cela on effectue plusieurs étapes itératives :

Génération d’une population N → Croisement → Mutation → Population Intermédiaire → Sélection → Population N+1 → …

Explications : 


Pour générer la population initiale :

La population représente l’ensemble d’individus, c’est l’ensemble de « gènes » qui constitue une solution au problème d’optimisation.

Le gène est la valeur prise par une variable du problème pour un individu donné.

Au départ, on génère aléatoirement les individus de la première génération de manière à respecter les contraintes du problème d’optimisation. On sélectionne ensuite un certain nombre d’individus sur lesquels on va réaliser un croisement.

Le croisement :

Parmi les individus sélectionnés pour le croisement, on va créer des couples d’individus et l’on va échanger un certain nombre de gènes entre chaque individu de chaque couple pour donner 2 individus « enfants » par couple. Donc avec N individus « parents » on obtient N individus « enfants », sur lesquels on va appliquer l’étape de mutation.

La mutation :

L es individus enfants vont passer par une étape de mutation qui consiste à appliquer une légère modification à un ou plusieurs gènes des individus enfants.

Les mutations sont là pour éviter que l’algorithme génétique ne converge trop prématurément vers une solution, et éviter que la population n’atteigne des solutions dans un optimum local plutôt que dans un optimum global.

L’addition des individus présents avant les étapes de croisement et de mutation avec la population d’enfants forme une population intermédiaire sur laquelle il va être réalisé une étape de sélection pour garder les individus les plus performants, c’est-à-dire ceux qui optimisent le mieux le problème.

La sélection :

L’étape de la sélection consiste à appliquer à chaque individu une fonction d’évaluation des performances, leur donnant ainsi un score, et ensuite à trier ces individus par score décroissant pour sélectionner les N premiers individus (N étant la taille de la population initiale). 

Nous gardons ainsi les individus les plus performants, ce qui générations après générations va permettre d’améliorer la performance globale de la population, et ainsi de se rapprocher d’un optimum global. 

La sélection de la solution retenue à la dernière génération :

Après un certain nombre d’itérations défini au lancement de l’algo rithme, on réalise une dernière étape de sélection qui consiste soit à prendre le meilleur individu selon la fonction d’évaluation des performances, soit à appliquer une fonction d’évaluation spécifique à la dernière génération.

Bien que l’on n’ait aucune certitude sur l’optimalité de la solution obtenue, en général les temps de calcul pour obtenir une solution en passant par un algorithme génétique sont bien moindre qu’en passant par un solveur simplexe qui assure l’optimalité de la solution.

Projet en partenariat avec SIGMA Clermont

Quel a été le rôle de chacun dans ce projet ? 

Bertrand et S ylvain ont d’abord lu et analysé la thèse rédigée par le doctorant de Sigma, puis ont interprété le code MATLAB pour le retranscrire, le corriger et le développer en Python. Le but étant d’industrialiser cet outil issu d’une thèse, il a fallu s’adapter et être flexible. 

Ils ont ensuite fait le lien avec le front/back end géré par une autre équipe, Arnaud et Alexandre, qui se sont occupés de l’architecture globale et de l’intégration de l’algorithme au sein de la solution. 

À retenir

Que retenez-vous de ce projet ?

C es deux domaines ne sont pas forcément habituels pour nous, les apports sont donc multiples.

Travailler dans de nouveaux secteurs comme l’aéronautique et échanger des compétences et des connaissances est toujours très enrichissant pour nous. Cela permet d’élargir notre portfolio et de monter rapidement en compétences sur des métiers très différents — c’est d’ailleurs ce qui fait notre force. 

De plus, les algorithmes génétiques étant utilisés dans beaucoup d’applications, cela a été pour nous l’occasion de tester notre expertise et de nous challenger, chose que l’on apprécie tout particulièrement chez Agaetis. C’était également valorisant de pouvoir appliquer et travailler sur des algorithmes génétiques visant une utilisation concrète.

Cette expérience nous a aussi permis de travailler sur la rigueur des livrables, en reprenant les éléments orientés R&D fournis et en les transformant en une application fonctionnelle. Les équipes de Sigma étaient à l’écoute, disponibles pour les différentes itérations, et nous ont également aidé à fournir une solution sur-mesure ! 

C’était intéressant de pouvoir mélanger les mondes du développement, de la data science et de la recherche, ce n’est pas si courant. Cette mission nous a aussi confirmé que ces différents secteurs métiers peuvent travailler ensemble, et s’il faut retenir quelque chose de ce projet c’est bien ça !



Si vous n’avez pas lu le premier article concernant ce projet :  Comment améliorer les temps d’usinage et l’optimisation des conditions de coupes , n’hésitez pas à aller le consulter pour mieux comprendre et avoir la vision client de cette mission ! 

Ressources Agaetis

par Achats Agaetis 26 novembre 2025
Le contexte du projet : Groupe Aérospatial souhaitait optimiser le temps de contrôle dimensionnel des réservoirs de son lanceur spatial. Les méthodes traditionnelles, longues et peu satisfaisantes, ralentissaient la production et augmentaient les risques d’erreurs. Le besoin était de développer une application de contrôle qualité et dimensionnel intégrant de nouveaux moyens de mesure plus rapides et précis. L’objectifs : L’objectif principal était de concevoir et déployer une application installée sur un PC concentrateur capable de : lancer différents programmes de contrôle dimensionnel, intégrer des technologies de mesure avancées (profilomètres lasers, trackers laser), et améliorer la précision et la répétabilité des contrôles. Durée de mission : Mission de plusieurs mois, de la conception logicielle à la formation des équipes, en passant par l’intégration et les tests. Mise en œuvre : Agaetis a déployé une approche technique et collaborative : Développement de l’application : architecture logicielle adaptée aux besoins d’intégration industrielle. Collecte et traitement des données : intégration des mesures issues des machines à commande numérique, trackers laser et profilomètres. Optimisation des processus : automatisation des contrôles pour gagner en rapidité et réduire les erreurs. Accompagnement & formation : transfert de compétences aux équipes internes pour assurer la continuité. Résultats obtenus : Temps de contrôle réduit : amélioration notable de la productivité. Précision accrue : fiabilisation des mesures grâce à l’intégration de nouvelles technologies. Réduction des erreurs : contrôles plus rapides et répétables. Compétences préservées : maintien de la connaissance technique dans l’organisation. Facteurs clés de succès : Expertise technique d’Agaetis en développement industriel et IoT . Grande flexibilité dans la collaboration avec le client. Intégration fluide des données issues de différents équipements. Approche orientée impact et résultats mesurables. Et vous ? Vous vous interrogez sur : l’optimisation de vos processus de contrôle industriel, l’intégration de nouvelles technologies de mesure, ou la digitalisation de vos applications qualité ? 👉 Contactez nos experts pour moderniser vos contrôles industriels et accroître votre performance opérationnelle.
par David Walter 26 novembre 2025
Directus est-il l’avenir du Low Code ? 1. Comprendre le contexte : le rêve et les limites du Low Code L’essor des outils Low Code et No Code Les solutions no-code visent à simplifier complètement le processus, offrant des interfaces visuelles de type drag&drop, tandis que les plateformes low-code combinent cette simplicité avec la possibilité d’intégrer du code personnalisé pour des besoins plus avancés. Ces outils ont progressivement trouvé leur place dans les entreprises, permettant de créer des POC rapidement ou de moderniser des processus internes simples. Les premiers outils donnant accès à des fonctionnalités de développement simplifiées sont apparus dans les années 90 et début 2000. Mais par leur coût, ils étaient réservés à de grandes entreprises, mais avaient des possibilités limitées et restaient peu scalables. Les outils low code/no code comme nous les connaissons aujourd’hui se sont popularisés au début des années 2010 en réponse à la demande croissante des entreprises pour la digitalisation de processus métiers. Face à la forte demande de développeurs et à la complexité croissante des projets numériques, ces plateformes ont permis à des utilisateurs non techniques de créer des applications, automatiser des workflows et gérer des données sans écrire de code complexe. Quelques chiffres pour comprendre le phénomène Pour évaluer l’impact du no-code en France, examinons quelques statistiques significatives. Entre 2020 et 2025, le no-code est passé d'une tendance émergente à une solution adoptée par une majorité d'entreprises. Une étude réalisée par Hostinger révèle que 71 % des cadres et dirigeants français ont adopté des solutions no-code en 2025 , contre seulement 25 % en 2020. Cette progression illustre une mutation profonde des pratiques numériques. - No-code France : Cette communauté, initié par Contournement en 2019, est passée de 5 000 membres en 2020 à plus de 13 000 en 2025. Elle est la plus grande communauté francophone autour du No-code et regroupe professionnels, freelances et passionnés. - Le SFPN (Société Française des Professionnels du No-code) : Créée en 2020, son but est de fédérer et représenter le No-code au niveau national. Elle organise des événements tels que le Tour de France du No-code et le No-code Summit, et a vu ses adhérents tripler pour atteindre 1 500 membres actifs en 2025. 
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